Le Saussinet

        n°12

     mai 2012

      10260 - Rumilly-lés-Vaudes

                                                       

A RUMILLY, le mécénat

  Point n’est question de mécénat nous semble-t-il quant à la maintenance de nos monuments. Pour l’église par exemple. Nous savons qu’il revenait au seigneur l’entretien du choeur et que les fidèles devaient prendre soin de la nef.  [Ce qui expliquerait que, bien souvent, seul le choeur de certaines églises ait été restauré.]

   N’entreront donc pas dans notre recherche, le rétablissement en 1634 par l’abbé de Molesme du vitrail qui surmonte le retable et sa rénovation en 1866, par la commune de Rumilly.  Pas plus que les travaux récents du portail et ceux prévus pour 2012-2013 [Toiture de la chapelle des fonts].

 

Rétabli en 1866 par la Commune de Rumilly.

   La première manifestation de mécénat en notre village date de 1101 quand Hugues, comte de Champagne, offre à l’église de Molesme, avec le désir de sauver son âme, la moitié de son domaine de Rumilly [Ce don n’est-il pas comme un « marché » dirons-nous, entre le donateur et le Ciel ? ] et que Constance, sa femme y ajoute, avec quatre boeufs, la terre que ces bêtes sont capables de cultiver, ainsi que la quantité de pré nécessaire à leur nourriture. Avant de, trois ans plus tard, inclure dans sa donation “le village tout entier, à la  réserve d’un homme, de sa femme et de ses enfants, chargés de l’accueillir en son château quand il y viendrait passer la bonne saison”.

   Au début du 13 ème siècle, le fief de Chaussepierre est offert aux Templiers par Clérembaut de Chappes. [A. Petel, Templiers et Hospitaliers dans le diocèse de Troyes.]

   Faut-il, de même, considérer comme véritable volonté de bienfaisance l’offre que fait le comte Henri le Libéral à la même époque, des droits d’usage dans ses bois, sachant l’intérêt qu’il avait de maintenir et même favoriser l’implantation d’une population de manants qui, ainsi aidés dans la construction et l’entretien de leurs maisons et granges, exploitaient ses terres.

   D’autres nombreux mécènes, anonymes ceux-là, sont ceux, issus de toutes les provinces de France qui ont répondu aux quêtes du nouveau curé de Rumilly, Jean Colet, au début du 16ème siècle. Lequel offrait en retour les indulgences prévues par la bulle que son frère Jacques était allé chercher à Rome en 1494.

   Ces donateurs ont permis, en très grande partie, la construction de l’église Saint-Martin.

La bulle de 1494

Pour cette église toute nouvelle, deux “personnages” se sont manifestés de façon éclatante : Jean Colet, le premier, qui dota son église de deux oeuvres magnifiques : le vitrail Saint-Jean au transept sud et le retable de la Passion.

L’un de ses pairs, Guillaume, official comme lui, a financé la verrière saint Martin à la porte d’Amiens.
[Sous le bénitier, à l’entrée de l’église, on peut encore distinguer un fragment de la pierre tombale de cet ecclésiastique].

 

   De Jean Degand, au château de la Motte restent en l’église, les fragments d’une vitre qui le représente priant, avec sa femme et ses enfants, avec saint Clapetit, seigneur qui prétendait être en parenté avec le bienheureux Degand qui s’est retiré moine à Saint-Claude dans le Jura.

   Honnête personne, femme de Naudin-Dossot s’est aussi manifestée, qui a laissé par testament, une verrière en 1527.

Nicolas, de la famille des Duplessis-Praslin, seigneurs suzerains du fief de la Mothe, a tenu à rappeler le souvenir de sa tante prénommée Catherine, dans le transept,
au-dessus de l’autel, en la chapelle sud [ R. Barat Par la plume et l’épée.] La sainte y est représentée, comme le dit la légende, poignardée par son père.

L’autre chapelle du transept est consacrée à sainte Brigitte, fille de sainte Catherine. Une même dévotion réside dans la réunion de ces deux chapelles.

         De même, les deux familles, liées toutes deux à l’église de Jean Colet par saint Jean et sainte Catherine, ont aussi été associées à la statuaire du portail de  l’église Saint-Martin, sur lequel, précisément, entre un saint-Michel et une Vierge, aux côtés du Saint-Martin à cheval, trônent Sainte-Catherine à gauche et Saint-Claude à droite. C’était le beau siècle du mécénat.  

Ste Catherine du portail

   Deux cents ans passent. Un autre mécène se manifeste. Il s’agit d’un curé janséniste Noé Claude Bailly qui abandonne en 1738, “terres et vigne en faveur des pauvres enfants de l’un et l’autre sexe qui sont et seront en âge et dispositions d’apprendre à lire et à écrire et qui n’auront pas le moyen de payer les mois au maître d’école et maîtresse, et d’avoir des livres”.
   Il faut rappeler qu’en 1666, Françoise et Nicole Morée avaient légué à la fabrique une maison [deux chambres, un grenier dessus] située lieudit le Cortin de la Grange, dont on avait pensé qu’elle devait loger le maître ou la maîtresse d’école.

   Et, toujours, pour l’instruction des enfants, dire l’abandon d’un terrain par Claude Paupe et, par Edmée Hamet Vve Roy, d’une chambre en construction pour contribuer à l’établissement d’une maîtresse d’école.

   Mécénat collectif fut la collecte faite pour les cloches en 1887 (Voir tableau en l’église) ainsi que celle qui a permis de rénover l’éclairage du retable en 2011.

   Mécénat 2012. Un orgue numérique

    M. Bernard. de La Hamayde, il y a de cela quelques années aurait souhaité qu’un orgue soit installé en l’église de Rumilly. Michael Matthès appelé par Guy Pierre Daunay, a donné sur le Grand Orgue en Liberté, en 1996, son premier concert dans l’Aube.

   En  2012 -L’association “Rumilly Histoire et Patrimoine” concrétise le rêve d’un orgue numérique; il permettra de faire venir à Rumilly des artistes, des étudiants et par là, de mieux faire connaître notre village.

   Le projet fut réalisé grâce à la participation de la Municipalité de Rumilly, grâce à l’aide d’entreprises comme le Bois et Scierie du Vaudois, Weldom à Bar sur Seine, le Crédit agricole, les entreprises Parisot, Bathiat .etc.

   Et aussi grâce à un énorme travail d’installation d’un podium, d’un site pour les enceintes. Travail du bois, de peinture, de cablage électrique. Travaux délicats qui ont demandé des heures d’un effort soutenu.

   Le projet fut  magnifiquement inauguré par le concert de Pâques 2012 auquel ont assisté de nombreux auditeurs. Eux aussi ont accepté de “parrainer” à leur mesure, ce splendide instrument venu de Hollande.

   Grand merci à tous ces mécènes.

L'orgue sur son podium.

   

Vous pouvez aider Rumilly Histoire et Patrimoine
 à cette adresse :

Guy DAUNAY : trésorier RHP

24 Rte de Nicey

10260 Rumilly-lés-Vaudes

 

En remontant le temps

  • 1945-1965 - Maurice Naudin, maire.

  • 1946 - 1949 - Melle Disle institutrice.

  • 1946 - RP Bientz curé de Rumilly au presbytère de Fouchères jusqu’en 1948.

  • 1946 - Octobre. Premier numéro de Coopa

  • (Coopérative scolaire Pasteur), journal scolaire, techniques Freinet.

  • 1949 - Janine Vuibert-Lhermey institutrice jusqu’à sa retraite en 1982.

  • 1950 - Ce qui reste du moulin du bas.

  • 1951 - Paul Dévaud, curé de Rumilly.(1951-1957).

  • 1951 - Congrès des Sociétés archéologiques

  • 1951 - Remise en place des vitraux de l’église, évacués en 1939 pour les protéger d’un éventuel bombardement.
    Vitrail de la chapelle St Claude complété par des panneaux empruntés à la chapelle St Nicolas.

  • 1952 - Cérémonie du quatrième centenaire de l’église. Électrification de l’église à cette occasion.

  • 1954 - Le cimetière qui se trouvait à l’ouest et au nord de l’église est déplacé sur la route de Saint-Parres.

  • 1957 - Octobre Les écoliers entrent dans les trois classes d’un groupe scolaire tout neuf.

  • 1959 - Denis (Raphaèl) Fages, curé. D’abord logé au presbytère de Fouchères, il viendra habiter Rumilly par la suite.