Le Saussinet

n°17

Octobre 2012

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

                                                       

 

Faut-il en rire ?

Bons mots, anecdotes, actions parfois bizarres, on nous a demandé d’en parler, de les rappeler, pour en rire, mais parfois d’un rire un peu coloré de “jaune”.

De toutes façons, en voici quelques unes.

Une première anecdote est contée dans le n° 1 du Saussinet, la prestation de cet ingénieur agronome qui dans sa conférence devait parler du traitement des arbres fruitiers. Il avait été auparavant, trop cordialement accueilli par trois agriculteurs âgés qui lui avaient fait connaître ce cidre effervescent issu du fruit d’un poirier dit « saussinet » (dont les feuilles rappelaient celles du saule. (de la « sausse » en parler rumillon).

Le premier spectacle donné par les jeunes du Foyer Pasteur, était une pièce en un acte intitulée “Vive notre maire”

Parmi les acteurs : Gilbert un passionné, Hubert qui, disait-il et c’était exact, apprenait son texte en le jouant sur scène.

Les praticables avaient été confectionnés par William. André avait peint les décors ; il est aussi l’auteur des deux tableaux actuellement exposés dans la salle de réunions du groupe scolaire.

Dans cette amusante comédie le maire énumérait les membres élus sur sa liste, qui n’avait pas obtenu la majorité. Avec cette réflexion désabusée : « Et cette vermine de Gouyé-Nono qu’est passé à la réaction… »

 

Les enfants sur la scène

Quête à la sortie d’une séance cinéma, au Manoir, dans les années 40. Quelques pfennigs dans le chapeau. M.R. se contente de serrer les deux mains de qui le présente “Ah ! Que c’était beau !”

Une bonne “goutte”.

Le curé qui emploie un brave homme pour faire son jardin ne manque de lui offrir la goutte avant qu’il quitte le presbytère. Quand le prêtre verse l’alcool dans le verre du bonhomme celui-ci, comme par hasard, regarde au dehors par la fenêtre. Se retournant alors : « Vous m’en avez trop mis, Monsieur le Curé. »

 

A l’école, autrefois, on apprenait et on chantait tout au moins la première strophe et le refrain de notre chant national la Marseillaise, la dernière phrase continuée parfois à voix basse par une rime fantaisiste : “formez vos bataillons…tas d’cochons”. que le maître, comme par hasard, n’a jamais semblé entendre

Remède de bonne “fame”

Fameux en effet. Contre les aphtes.Il fallait prendre trois feuilles d’herbe à la chancre, les passer entre les lèvres du bébé, les lier et les déposer dans la cheminée. Dès que les feuilles étaient sèches, le bébé était guéri.

La « sainte Vierge » ?

La famille Rousselot tenait autrefois un « café » place du Turot.
J’apprends un beau jour que les descendants avaient vendu le billard dont ils avaient hérité. On me dit alors que, de cet héritage, était une « sainte Vierge ». J’ai, bien entendu, désiré la connaître.
Ce n’est que plusieurs années après, qu’on a consenti à débarrasser des papiers journaux qui le protégeaient, non une Vierge mais un saint Nicolas de bois que je présume sauvé d’un bâton de confrérie, de ces bâtons qui, plus tard, ont été remplacés par d’autres en plâtre doré et dont n’existe plus, à Rumilly, de nos jours, que les ferrures qui les maintenaient aux piliers quand ils n’étaient pas utilisés pour une procession

Devant le Monument aux Morts

Entendu, il y a bien longtemps ...

...  une liaison malencontreuse entre l’adjectif “nos” et le substantif “ héros”...

Visite de l’église, dans les années 2000 je parle, comme à l’habitude des « bonnes » femmes qui, toute l’année, fleurissent et tiennent propre notre église. « Des grenouilles de bénitier”, pense devoir affirmer à voix haute une« touriste ».

Je réplique aussitôt : « Madame, une grenouille de bénitier se contente, sans avoir participé au ménage de l’église, de marmonner entre deux patenôtres : « mon banc est bien poussiéreux, on ne l’a pas essuyé.»

Lors de la visite d’une église du Barséquanais j’ose faire remarquer comment, sur la voûte, le passage de la corde de la cloche est « chemisé » de bois. Un mot transformé

le lendemain en « cheminée », ce qui d’ailleurs n’était pas si mal interprété

Election d’un maire.

Confié au secrétaire de mairie, en montant les marches de l’escalier de la mairie : « On l’fout en l’air ». Il s’agissait de ne pas élire celui qui avait mené la liste qui avait obtenu le plus de voix.

Premier tour. « M. N. (qui n’était pas tête de liste majoritaire) élu ». Celui-ci se lève. « Messieurs je n’accepte pas » Deuxième tour. Même réponse. Au troisième tour

le nouveau maire ne peut qu’accepter le vote de ses collègues. Belle leçon de civisme.

Un homme cache sous sa veste une poule qu’il vient de “pêcher”dans l’Hozain. C’était pour la réchauffer dit-il ».

Lors d’une élection municipale, le secrétaire de mairie se voit accusé d’avoir ajouté sur la feuille des scrutateurs et pour l’avantager, plusieurs « bâtons » au nom d’un candidat. Alors qu’on sait pertinemment que deux personnes pointent les bulletins au fur et à mesure, annonçant d’ailleurs chaque dizaine à haute voix.

A l’ouverture de la classe, le secrétaire de mairie reçoit un mot « Monsieur D. on s’marie pu » Le maire est prévenu. Dans la journée, la situation s’inverse et le mariage est finalement célébré le soir, au premier étage du Manoir à la lumière d’une lampe à pétrole.

La Voie aux Ânes nous conduit jusqu’à Bouilly dont les habitants en ont reçu le sobriquet. Pourquoi ? Nul n’a su le dire. Mais pour lequel, M. Hutin, maire et conseiller général du chef-lieu affirmait “Des ânes, à Bouilly, il en passe plus qu’il n’en reste”.

En mairie, l’exercice du pouvoir municipal

(Pour préciser un article incomplet paru dans le numéro précédent du Saussinet), Avant la Révolution, c’étaient les curés puis avec eux les syndics qui réunissaient les paroissiens pour leur communiquer les décisions concernant la communauté des habitants.

Le premier à hériter du titre de maire de Rumilly fut, au début de l’an 1790, Jean-Claude François Dubrosset. Lui succéderont Etienne, Tisserant et Claude Debure.

En quel lieu exerçaient-ils leur fonction ou, plus exactement, où le premier greffier, Joseph le Roy, avait-il son bureau et ses archives ?

En l’an II il est dit que « le local dans lequel sont réunis les habitants pour s’opposer à la vente du bois des Epinottes est si étroit qu’ils n’y peuvent tous entrer et qu’il est décidé que la municipalité s’installera au presbytère (dont l’entrée était située au sud de la place du Turot et la communication assurée avec l’église par une porte maçonnée dans le mur de clôture avec une discrète ouverture sur la chapelle Saint-Nicolas. Un bénitier en coquille (tridacne) atteste qu’il s’agit bien là de l’entrée réservée au curé en exercice.

En l’an V on procède à l’expertise de ce presbytère déclaré bien national.

Ne serait-il pas devenu mairie officielle en même temps que maison d’école ?

En 1837,  il semble bien que l’instituteur Edme Théroine occupe toujours le même bâtiment délaissé par « feu M. Bailly ancien curé de Rumilly ». En 1833 il avait été « réparé, assaini ». En 1837 on envisage de l’agrandir

En 1841 on décide de construire un bâtiment mairie-école neuf.

Les travaux commencés en 1842 sont reçus en 1844.

Le bâtiment existe encore de nos jours ; y mène un double escalier de pierre accédant au vestibule commun menant à l’appartement du maître et au local municipal. C’est en 1885 que cette entrée sera close de panneaux et porte de chêne vitrés.

En 1902 le conseil municipal décide d’acquérir le Manoir pour y installer l’école des garçons et sa mairie.

Mairie, il le restera officiellement en son premier étage. Le secrétariat, lui, s’est déplacé pour profiter du confort que lui offrent, en 1967, les bâtiments du groupe scolaire nouvellement construit.

Le local prévu pour douches municipales n’ayant plus de raison d’être lorsque l’eau courante est arrivée dans le village et que chacun a pu en profiter, a été aménagé en salle de réunions, notamment pour celles du Conseil, le Manoir étant réservé pour les plus officielles : élection du maire par exemple.

Ainsi, de l’ancien presbytère jusqu’au Manoir des Tourelles, la municipalité a-t-elle trouvé refuge, de 1789 à nos jours.

Nos vieux mots

coupo ou coupio : Bardane crâler : Tousser du fond de la gorge

coure : Courir creupiau : Crêpe

faire la courète : Poursuivre quelqu’un cro.llère : Endroit humide

coutiau : Couteau crôler : Secouer Crôler les blosses

couvasse : Poule couveuse croi.yôle : Crédule

cousine : Cerise à l’eau de vie

cuchpéner : Travailler lentement et mal

crabosse : Ecrevisse.

cul d’ chien : Nèfle

crâle : Enrouement

chadnote : Larve de phrygane

 

 

Retrouvez  le SAUSSINET

au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes

et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr