Le Saussinet

n°23

Avril 2013

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

                                                       

Un mois. Un vitrail.

 

Les armes de Jean Colet portées par deux griffons, coiffent le vitrail de la chapelle de la Vierge.

Le groupe des dix personnages qui composent le tableau est enfermé dans une figure qui peut rappeler une cuve baptismale

Il s’agit de la présentation de Jésus au temple.

N’est-ce pas le vieillard Siméon, celui du grand vitrail du transept, qui tient l’enfant dans ses bras et le présente à l’autel ?

Face à lui, la Vierge et saint Joseph offrent les colombes qui doivent être sacrifiées sur l’autel qui occupe le centre de la  scène.

 

Les deux cartouches insérés au bas de la verrière donnent la clé de la prière et de la devise de Jean Colet :

Du donneur as l’oraison et devise

Si de son nom les lettres bien advise.

Qu’on peut traduire ainsi : Si, tu disposes des lettres du nom (Joannes Coletus) et les assembles convenablement, tu obtiens celles qui composent “Nos evincla theos(Ô Dieu délivrez-nous)” et “Souvent à conseil”.

En quelque sorte, deux anagrammes.

 

Six médaillons occupent la verrière qui éclaire la sacristie.

En haut le Christ en croix et saint Barthélemy,

en bas saint Paul et un angelot ;

Au centre ceux de Jean Colet et de l’évêque Hennequin, forts en couleurs.

 

Odard Hennequin

Dans le choeur, la verrière centrale nous offre l’exemple, le témoin, de la longue lutte qu’eurent à mener les hommes, avec plus ou moins d’opiniâtreté et de bonheur, contre les éléments.

Ce vitrail a été par deux fois restauré, ainsi qu’en témoignent les inscriptions qu’on peut lire en bas, à sa gauche et à sa droite :

   

Rétabli au mois de mars 1634 par Messire François de Montmorency, conseiller du roi en ses conseil d’état et privé, abbé de Molesme.

Rétabli en novembre 1866 par la commune de Rumilly-les-Vaudes.

 

Les deux cartouches sont séparés par l’écusson de l’abbé susnommé.

Cette verrière est, on le comprend, d’un style assez différent de celui des vitres du XVIème siècle qui ont échappé, tout au moins en partie, aux atteintes du temps et des hommes.

En sa partie supérieure, il représente la Transfiguration. Le Christ, auréolé de lumière, entouré de Moïse et Elie, s’élève .au-dessus des nuages vers Dieu le père, coiffé d’une tiare, le globe terrestre en main.

A ses pieds sont, d’une part Pierre et Jacques et d’autre part Jean, trois des apôtres.

Le Christ occupe encore le registre inférieur, sur terre cette fois. Il bénit et guérit un enfant, jeune épileptique qu’on a dit « possédé du démon ».

Deux tableaux bien incomplets encadrent la verrière de l’abside principale.

A gauche ; la Résurrection, à droite une Pentecôte.

Dans le lobe supérieur on peut apercevoir l’empreinte de deux pieds. Ce sont les pieds du Christ qu’on devine s’élevant dans les airs.

 

Le Fossé Bertaut

Initialement ce fossé, créé par l’ingénieur dont il porte le nom devait avoir pour but d’évacuer, en cas de fortes précipitations, les eaux de l’Hozain.

Il commençait face à la ferme des Places (aujourd’hui ferme aux Rats) pour aboutir au Pont-Bleu, à l’entrée de la Voie des Prés où il se déversait dans
le Canal des Noues.

Ce Fossé peut, en cas de crue, recevoir le trop plein des eaux de l’Hozain quand la vanne qui l’alimente est ouverte, sur la rive droite du cours d’eau, située peu avant les grandes vannes qui alimentent les douves du château.

Ses eaux rejoignent le Canal des Noues au lieudit le Pont Bleu.  C’est à l’ensemble de ce dispositif qu’on donne le nom de Fossé Bertaut. (Plan Roussel 1873)

Quittant Rumilly, il alimente Vaudes, Montceaux, parallèlement à l’Hozain. Comme lui, hélas trop souvent, par temps de fortes pluies, il inonde ses rives et cause bien des soucis aux habitations et aux terrains qui se trouvent sur son cours. Des travaux, des études sont en cours pour essayer d’éviter ses débordements.

Un bassin de rétention en amont du village serait peut-être la solution.

 

Curieux ?

Dans “Les nouvelles de l’IRCANTEC” n° 48, Février 2013, cette énigme...

 

(réponse : bar à vins)

Rien à voir heureusement avec notre Côte des Bars, avec un S à Bars, faut-il le rappeler ?

(Voir Georges Duby de l’Académie Histoire de la France 1995 Larousse Éditions de dictionnaires) qui ne peuvent que respecter les règles de l’orthographe française :
Les noms propres prennent la marque du pluriel quand ils désignent deux réalités géographiques ayant le même nom... les deux Amériques, le département des Deux Sèvres”.

A la Médiathèque barséquanaise des frères Goncourt (nom propre, sans S), j’ai lu tous les Goncourts, sous-entendu leurs oeuvres (nom commun qui donc prend un S. (Dont une “nouvelle” qui a pour titre “L’ex maire de Rumilly”).

 

Nos vieux mots

déjavler : défaire les javelles d’avoine

délurer : dégourdir

déhoter : sortir d’une ornière

derne : qui a la tête qui tourne

derniture : vertige

de rvin de rva : de droite à gauche

dessocler : démonter, démolir

dessoclé : démoli

détrapé : débarrassé

dmincer : couper en fines rondelles

dôze : grain de blé non décortiqué

en douvèles : en pièces détachées

drâle :colique

drâler : faire vite

drager : se dit du sang qui sort de la plaie

drapiau : pièce de toile, lange du bébé

drîlée : pluie fine et subite

dreusser la soupe : ajouter du pain au bouillon

drodèle : fille peu respectable

drôler : flâner

dvantiè : tablier

éba.ller : aboyer, crie (lire comme bayer)

éberlui : ébloui

s’ébouchtoner : sommeiller sur la table après le repas.

s’ébouler : accoucher

ébrèquer : ébrécher

aicaboui : animal ou enfant chétif

écaigna : courbature du bas du dos

équerjeu : difficile quant à la nourriture

à l’aico.yo : à l’abri du vent

aicoler la vigne : lier les sarments

écoter : soutenir, étayer.

écoto : appui, support.

écouître : enfant chétif, avorton.

s’écouver : s’accroupir

écrage : coquille d’oeuf.

écrouèle : écrevisse d’eau douce.

écruge : coquille d’oeuf

écuèlote : petite écuelle.

échaulé : quand le chargement d’une voiture a glissé.

 

Nouvelles parutions :

Après le livret sur “Le retable de Jean Colet”, sont parus :

Les vitraux anciens”

“ Surprises au Manoir des Tourelles”

“ Le portail Saint-Martin”

“ La statuaire en l’église de Rumilly”

“ L’héraldique à Rumilly”

photos couleurs - format maniable - 5 euros

Disponibles, avec “ Le Retable de Jean Colet” au 22, Route de Chaource, 10260 Rumilly-lés-Vaudes

 

 

Retrouvez  le SAUSSINET

au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes

et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr