Le Saussinet

n°30

Novembre 2013

10260 - Rumilly-lés-Vaudes


Rumilly mon village (suite)

Le mariage de Jeanne de Navarre (héritière de la Champagne) avec le roi Philippe IV, dit le Bel, marque l’entrée de notre région dans le domaine du roi de France.
A Rumilly, il manque à ce dernier une demeure, différente de celle du comte qui puisse, sinon l’accueillir en personne, à tout le moins y loger ses représentants, ceux qui viendront y faire les comptes et, souvenons-nous, répartir les revenus de la terre de Rumilly entre la couronne et l’abbaye.
Celle-ci possède la Grange aux dîmes (Gaec Henry’s Ville actuel) C’est non loin de là que le roi va faire construire. En témoignent quatre tourelles d’angle, rondes, percées de nombreuses cannonières et des murs de quelques 80 centimètres d’épaisseur.

Au nom de Philippe IV le Bel est attachée l’histoire des Templiers. Le sire de Chappes leur avait offert le domaine de Chaussepierre.
Un sceau à la croix ancrée trouvé non loin de  ce domaine, en témoigne.


En 1308, le roi ordonne « aux prud’hommes de la prévôté de Rumilly de nommer les délégués aux Etats (généraux) qui doivent se tenir à Tours pour entendre l’ordonnance de la volonté du roi.
Nos ancêtres Rumillions ont-ils eu peur d’être trop mêlés au procès dirigé contre les riches Templiers pour qu’ils n’osent élire deux des leurs et désignent maître Guillaume, clerc, et Jeannot Morange, tous deux de Vaudes ?


C’est depuis lors qu’à notre village, pour le différencier de tous les Rémilly, Romilly, Rumilly de France fut ajouté le nom de Vaudes.
Rumilly-sur-Vauldes, Rumilly près de Vaudes, Rumilly-lés-Vaudes.

De l’an 1400 date l’une des premières mentions connues des droits d’usage en notre forêt.
C’est parce que Rumilly souffre que Charles V s’intéresse à ses habitants. Il visite la région en 1378 et lui fait grâce de certains impôts.
Etant donné la misère extrême du village Charles VI intervient et enjoint par lettres patentes en date du 11 novembre 1400 de lui faire
délivrance des (anciens) usages, consistant pour les dits habitants de Rumilly et leurs successeurs, à toujours, dans le droit de prendre és
bois appartenant aux roi et aux religieux de Molesme : mort bois comme charme, tremble… bois morts comme chêne, faugs (hêtres)
où de couper, abattre et emmener… bois vifs comme chêne, faugs… pour édifier retenir et maintenir leurs maisons, granges et autres
édifices de mener pâturer ès dits bois d’usage, en toutes saisons, leurs bêtes…
Pour lesquels droits d’usage les dits habitants ne seront tenus de payer au roi, ni aux religieux de Molesme, ni à aucun autre, aucune
redevance.
C’est là un des actes à l’origine de ce que nous appelons les affouages.

Arrive la guerre de Cent Ans. A cette époque, Rumilly étalait ses maisons et son église, sur le Grand Chemin c’est-à-dire au niveau de la route actuelle de Troyes à Bar-sur-Seine, tout à l’extrémité du chemin qu’on appelle de nos jours, chemin de la Vieille Eglise.
Des passages répétés des gens de guerre et des troupes brigandes, il ressort bien affaibli.
Le manoir du roi lui-même n’a pas dû échapper au massacre, incendié peut-être ? Il doit n’en rester que les tours d’angle et les quatre murs.
De l’ancienne église nous restent : une vierge du XIVème siècle, le saint Martin de la porte du clocher ; une Annonciation (Vierge et archange saint Michel des contreforts du portail), quelques statues de bois en la chapelle saint Jean, et aussi la bulle d’indulgences que Jacques Colet, alors curé de l’ancienne église était allé chercher à Rome et qui relève tous les chrétiens, des deux sexes qui, après d’être confessés, visiteront
l’église et qui auront prêté une main secourable à la conservation,  à l’agrandissement de l’édifice… Qui les relève de toutes pénitences actuelles et à venir.




Le macroglosse

On l’aura vu tout l’été ce curieux papillon qui, tel un hélicoptère, s’arrête, au niveau de chaque fleur sans en toucher les pétales, pour
en aspirer le suc avec sa longue trompe.

D’où le nom de fleuze-bouquet que lui ont donné les Anciens.







Fleurissement de la commune :

Il est assuré depuis maintenant 25 années par
Jean-
Claude qui (presque toujours seul) plante, pioche,
arrose, et met ainsi en valeur, pour les touristes (et
aussi pour les habitants, l’entrée du village, les abords
du manoir et la façade de l’église.


Quatrième centenaire de l’église Saint-Martin.


Qui étaient donc ces deux écolières qui tenaient les gerbes
devant le Monument lors de la cérémonie du 4ème centenaire de l’ église en 1952 ?








Grand merci à ceux de nos lecteurs qui nous font l’amitié de nous communiquer leurs remarques, compléments, etc.
Qu’ils soient assurés que nous en tenons compte.
Par exemple, pour graffiti au pluriel que nous aurions dû écrire avec un S (graffitis) selon les règles (recommandées) par la nouvelle orthographe.
Et surtout, ce courriel de M. Pierre Benoit sur la formation de notre région, il y a 65 millions d’années (qui éclaire notre “Il y a bien longtemps...”), message précieux que nous ne pouvons hélas pas reproduire étant donné l’exiguité de notre feuille du Saussinet.
Mais grand merci de prêter ainsi attention à l’histoire de notre village.

Le Conseil d’Administration de “Rumilly, Histoire et Patrimoine” s’est réuni le 1er octobre 2013 , l'Assemblée Générale  aura lieu le
19 novembre à 20 h 30, en l’église Saint-Martin de Rumilly.
Le compte-rendu sera communiqué à tous les membres de l’association par courriel ou par poste.

Retrouvez  le SAUSSINET

au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes

et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr