Le Saussinet

n°33

Février 2014

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

 

En forêt de Rumilly

Dénommée parfois à tort “forêt de Chaource” ( elle court sur plus de 12 km en direction de ce chef-lieu de canton) elle occupe une surface de plus de 2000 hectares et son histoire remonte à la nuit des temps.

 

A la lisière de la forêt se sont groupées les huttes de nos ancêtres qui, avec le bois; disposaient ainsi de la possibilité de construire. Ils avaient aussi l’assurance de toujours pouvoir entretenir le feu qui permettait de lutter contre le froid et la peur.

Sous les hautes forêts, ils  pouvaient chasser et aussi mener paître porcs et chèvres

Les Gaulois (ou Celtes) connaissaient les arbres, spécialement les chênes, sur lesquels croît le gui, la plante bénie, la plante salvatrice.
Il existe encore, de nos jours, des chênes à gui en forêt de Rumilly.

En l’an 1104, le comte Hugues offre sa terre de Rumilly à l'abbé de Molesme, hors un homme, chargé de le recevoir en son château.
Les moines créent, ou aménagent, l’étang du Haut-Tuilot, réserve de poisson pour les vendredis et le temps de carême.

1250 - L’abbaye de Molesme a du mal à assumer l’administration des nombreux domaines qui lui ont été cédés. Elle passe alors contrat avec le comte Champagne.

Celui-ci prendra Rumilly en charge Rumilly et sa forêt quitte à garantir à l’abbé la moitié des revenus du village.

Dans ce contrat intervient le partage des bois (Voir la carte page 1 ) Pour le comte, deux cantonnements qui, après lui, prendront le nom de Bois-le-Roi. Et Bois l'Abbé quant au reste de la forêt.
C’est parce que Rumilly souffre que Charles V s’intéresse au village ; il visite la région en 1378 et lui fait grâce de certains impôts.

Étant donné la misère extrême du village, Charles VI intervient de même et enjoint ses commissaires, par lettres patentes en date du 11 novembre 1400, de lui faire délivrance des anciens usages. (le village en avait donc été privé ?)
Usages consistant
pour les dits habitants de Rumilly et leurs successeurs à toujours le droit de prendre es bois appartenant au roi et aux religieux de Molesme mort bois comme charme, tremble... bois morts comme chênes, faugs (hêtres) de couper, abattre, prendre et emmener... bois vifs comme chênes, faugs... pour édifier, retenir et maintenir leurs maisons, granges et autres édifices, de mener pâturer ès dits bois d’usage, en toutes saisons, leurs bêtes...

Pour lesquels droits d’usage les dits habitants ne seront tenus de payer au roi, ni aux religieux de Molesme, ni à aucun autre, aucune redevance.

C’est là, la première des mentions connues, des droits d’usage en forêt.

Le procès de ces droits dans la forêt, intenté contre l’Etat, plus tard,en 1793 trouve son dénouement avec le jugement du tribunal de Bar-sur-Seine en date du 6 août 1850.

Il faudra attendre quelques années avant que soit délimitée la partie de la forêt attribuée en toute propriété à notre village (Saint-Parres, Vaudes et Montceaux profitent de l’aubaine.) et que lui soit signifié ce qui lui revient au titre des dommages et intérêts soit 169 206 francs.

Cette somme est ainsi répartie. D’autorité, par décision de l’Etat, 150000 F sont placés en rente 3%, 11 206 F sont affectés à des travaux divers, et 8 000 F (auxquels sont ajoutés 120 000 F provenant de la vente des bois de la Plaine, sur Jully) vont servir à financer les travaux de reconstruction de l’église.

 

 

Nos vieux mots :

miâler - miauler

mau - mal

mauvie - un oiseau qui chante plû.i plû.i

mou.llète - tas de gerbes dans un champ après la moisson

moutier - moulin

mugue - fleur jaune qui rappelle le millepertuis

mûrote - cuisine trop salée

mûter - beugler

naquiller - grignoter

na.ller - colmater les fentes d’un tonneau

nânâ - benet

nasiller - rire et se moquer, bavarder

neu - neuf

nêle - nielle, mauvaise herbe

niaquer - faire le difficile

nié - oeuf en plâtre

nicander - rire, plaisanter

nice - fade, triste

nivleu - qui a le nez sale

noner- sucer comme un bébé

nuée - pluie d’orage

 

nujote - mauvaise herbe,ervum

odé - fatigué

hôler - appeler de loin

aunèle - aulne

ordon - tâche, travail

ortille - ortie

ortiller - fouetter

faire la hotée - faire le gros dos

ongnon - oignon

hoûler - crier de lugubre façon

houpée - mesure agraire

houssée - volée de coups

ouvri - ouvert

palson - pièce de bois qui supporte le torchis

panet - pan de chemise

pardié - bien sûr

pché - percé

pédri - perdrix

paissiau - échalas

piane - cheval

pique bois - pic vert

 

 

Retrouvez  le SAUSSINET

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et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr