Le
Saussinet
n°36
Mai 2014
10260 - Rumilly-lés-Vaudes
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Petite histoire anecdotique de Rumilly (suite)
- La Guerre de Cent Ans ruine l’ancien village de Rumilly qui
était alors situé sur le Grand Chemin, (notre route de Dijon actuelle).
La résidence du roi, elle aussi, a énormément souffert et n’a guère conservé que ses 4 murs et ses 4 tourelles d’angle.
De l’ancienne église, ont été sauvés : la Vierge du XIVème siècle qui
se trouve actuellement avec ste Anne du côté de la porte de la
sacristie, le saint Martin du clocher, ainsi que deux statues accolées
aux contreforts du portail : une Vierge à droite et un saint Michel
décapité à gauche.
De 1493 date la bulle d’indulgences que Jacques Colet, le frère de
Jean, est allé chercher à Rome pour inciter les fidèles à oeuvrer pour
la réparation de son église. Elle promettait à tous les chrétiens des
deux sexes qui prêteraient une main secourable à la réparation, à la
conservation, à l’ornementation, à l’agrandissement de l’église (celle
qui se trouvait près du Grand Chemin) d’être relevés de toutes les
pénitences qu’ils auront encourues à l’heure actuelle ou plus tard.
- Le village se reconstruit là où nous le trouvons actuellement, sur
les bords de l’Hozain, à l’orée de la forêt, entre les deux châteaux,
celui du comte de Champagne et la résidence en bien mauvais état,
réservée pour le représentant du roi de France.
La ferme des Places,
aujourd’hui ferme aux Rats, du nom de ses anciens occupants, semble
l’une des plus anciennes demeures du village actuel.
- En 1483, Louis II d’Orléans est gouverneur de Champagne. Il semble
que c’est avec lui qu’a commencé la rénovation du manoir : en faisant
construire la tourelle de l’escalier au haut de la porte duquel son
lieutenant Jean d’Albret a fait graver ses armes (elles ont été
mutilées) et encore en le dotant de quatre cheminées monumentales
puisque fleurs de lis et couleuvres, figurent aussi (tailladées) sur
l’une d’elles.
- Jean Colet est né en 1482 à Rumilly. Nommé curé de Thil près de
Soulaines, il fait reconstruire le choeur de l’église de ce village.
En 1526, il succède à son frère Jacques à la cure de Rumilly. De plus,
il cumule les bénéfices à Pouan, Premierfait, Plancy, Nozay et autres
églises.
- Jean Colet se retrouve donc curé de Rumilly mais il est aussi
chanoine et official de Troyes. A ce titre, c’est lui qui fait publier
en 1533, en français, les statuts synodaux (règlements ecclésiastiques
du diocèse.) Qui sont l’objet de préceptes destinés au peuple chrétien
à qui chacun curé est tenu de les déclarer et souvent dénoncer en son
église en les exposant en français. C’est parce que certains curés ont
fait au temps passé bien petitement leur devoir
parce qu’ils ne voulaient pas prendre le loisir de quérir et chercher
les dits préceptes... ou qu’ils ne savaient pas la manière comment on
doit les dénoncer et déclarer. Voilà ce qu’il faut savoir. Voilà
comment il faut le dire. En quelque sorte, Jean Colet a ainsi rédigé un
catéchisme destiné aux recteurs de nos campagnes.
- Au chevet de l’église est gravé le rappel de la pose de la première
pierre d’une église toute neuve, voulue par Jean Colet pour remplacer
celle que son frère avait pour ambition de rénover mais qui se trouvait
hélas à quelques kilomètres du nouveau village.
Icy dessoubs assez profond en terre
L’an mil cinq cent et vingt sept assise
à la fin d'août fut la première pierre
des fondements. Dieu perface l’église . Amen
Jean Colet, lui qui a partout en l’église fait afficher son
portrait, son nom et ses armes, l’orgueilleux curé de Rumilly, fait là,
preuve d’une certaine humilité. Il confie son église à Dieu à qui il
demande de la «parfaire».
Retrouvez le SAUSSINET
au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes
et sur le site internet :
http://jean.daunay.free.fr