Le Saussinet

n°38

Juillet 2014

10260 - Rumilly-lés-Vaudes




Petite histoire anecdotique de Rumilly

Nos cloches et leurs cérémonies (suite)

Baptème.

Nos trois cloches actuelles sonnent le fa, le sol et le la. C’est dans un pré, face à l’église qu’elles furent fondues, par les frères Farnier de Robécourt dans les Vosges.(1) Le fourneau fut construit tout exprès et le moule soigneusement enterré pour favoriser une prise homogène. On donna à la cérémonie de la bénédiction présidée par Mgr Cortet, évêque de Troyes, beaucoup d’éclat ; quelques anciens s’en rappellent peut-être encore qui, en 1887 étaient encore bien jeunes ; ils se souviennent certainement comme ils se sont précipités sur les dragées échappées malencontreusement d’un sac de papier défaillant tenu par Monsieur Paillot, maire et parrain de la grosse cloche.
Toutes les cloches de Rumilly, de tous temps, ont eu pour parrains et marraines, des personnalités importantes, parfois généreux donateurs et souvent, comme en 1826, représentant les habitants dont les dons modestes avaient, par leur nombre, permis de réunir la somme nécessaire à une refonte.
D’un poids respectif de 784, 548 et 398 kilos, celles de 1887 ont reçu les noms de : Marie Étienne Victorine, Victoire Antoinette et Marie Éloïse.







Marie-Etienne Victorine





Victoire Antoinette




Marie-Héloïse

Elles portent des inscriptions latines que l’on traduit : “Louez Dieu avec des “cymbales” bien sonnantes, je loue le vrai Dieu, j’appelle le peuple, j’assemble le clergé et je pleure les défunts, anéantis la foudre et solennise les fêtes”.
Elles avaient pris la place des cloches montées à la tour en 1826, monsieur Denis Degand étant curé desservant et Monsieur Paillot déjà maire ; seule la petite, cassée en 1865, avait été refondue en 1873.

Combien de cloches à Rumilly ?

Il y avait donc trois cloches au clocher de la tour et de tous temps, il n’y en eut, là, que trois.
Si, en août 1665, on parle sans plus de précision de la grosse cloche de la tour, de son parrain, Monsieur de la Rochefoucault, abbé de Molesme et de sa marraine, Madame de Chastellux de la Rocatelle, on indique bien qu’en juin 1764 elle a été refondue et qu’on exigeait que le son soit d’accord “avec les deux autres”. La nouvelle fut nommée Marie Jeanne, coûta 144 livres plus le bois et le charbon ; elle fut la filleule de Marc Antoine Javelle et Mademoiselle Jeanne Javelle, enfants de Monsieur Étienne Javelle, amodiateur de la seigneurie de Rumilly.

Quatre autres petites cloches occupèrent cependant le campanile élevé jusqu’en 1798 au-dessus du transept. Elles avaient été toutes les quatre refondues en 1770, à Chappes, par Jean-Baptiste Bollée, fondeur à Brevonnes qui s’était engagé à “les proportionner et égaliser pour obtenir un son concordant à dire de musicien expert”.
Elles disparurent dans l’incendie de l’église et il est probable que, jusque là, elles vibrèrent sous les marteaux de l’horloge installée elle aussi dans cette flèche, une horloge dont on prenait grand soin ; transportée à Briel en 1765 pour réparation et transformation des
marteaux de la petite et grande sonnerie, réparée pour 300 livres en 1773 par un marchand horloger de Troyes et rétablie dans la tour dès le 2 thermidor an II.
L’horloge mécanique actuelle, installée au début du XXème siècle, a été offerte par Monsieur Léon Vuibert.


La Révolution. 

A la Révolution, les cloches de l’église Saint-Martin de Rumilly furent descendues. Une seule, comme le prévoyait le règlement dut rester au clocher. Ce qui est certain c’est que 280 livres ont été votées “pour le prix de l’adjudication de la descente de cloches qui ont été fournies à la nation”


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