Le Saussinet

n°46

Avril 2015

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

L'école à Rumilly

de 1660 à l’an 2000

1° partie

 

Première mention d'une école à Rumilly.

Dès la fin du XVII ème siècle, on s'inquiète d'avoir à loger un maître d'école.

En 1666, le 26 décembre, Nicole Morée et sa soeur Françoise, laissent à la fabrique, par acte passé devant notaire, (1) “une maison consistant en 2 chambres, grenier au-dessus avec un enclos d'environ un arpent où il y a plusieurs arbres fruitiers, fermé de haies vives, lieudit le Cortin de la Grange”. S'y ajoutent 8 cordes de terre dans les Grands Cortins, 3 quartiers dans les Champignelles plus d'autres parcelles ainsi que 8 cordes de vigne lieudit Caillots.

En 1685 cette maison est louée à un certain Jean Balson, à raison de dix sols par an. A la mort de ce dernier, ses enfants s'en emparent mais la laissent se dégrader. Les habitants décident de reprendre possession de l'héritage pour y loger un maître d'école. Pour ce faire ils intentent un procès et même en appellent à l'évêque. Ils n'obtiendront satisfaction qu'en 1749.

Vue aérienne du groupe scolaire construit en 1956

 

Les premiers maîtres.

Le premier de ces maîtres et ses successeurs, encore appelés recteurs d'école, nous sont connus grâce aux registres de catholicité (2) sur lesquels le prêtre inscrit les actes des baptêmes, ceux des mariages et des inhumations.

C'est ainsi que nous connaissons Nicolas Dieu qui signe comme témoin en 1668, René Doussot en 1676, Charles Bertrand de 1683 à 1686, Edme Beigne en 1692 et 1693 et René Vauchers de 1696 à 1709.

Sous la tutelle (mais aussi avec l'aide) de l'église.

Vaudes

 

Les fabriciens, c'est-à-dire les habitants chargés de l'administration de l'église sont sous l'autorité du curé. Ce que les paroissiens décident, assemblés au sortir de l'église, ils le font, convoqués et inspirés par ce dernier. Il leur propose un maître d'école qu'il aura sous sa coupe, lequel, entre autres, sera tenu de “chanter au lutrin pour les messes de fondations et autres services.”

De 1654 à 1694, la cure de Rumilly est tenue par Jean Tallon. Il vit et assume les difficultés que génère cette première installation. Noé Claude Bailly qui lui succède après être venu l'assister dans ses derniers moments, prend à coeur ce que son prédécesseur a entrepris dans le domaine tout neuf, à Rumilly, de l'école. Preuve en est la donation qu'il fera, en 1738, pour que tous les enfants puissent la fréquenter.(3)

“Par devant Clément, notaire royal en la prévôté de Rumilly, en présence des témoins soussignés. Est présent en sa personne Mr Noé Claude Bailly, prêtre, ancien curé de Rumilly, y demeurant, lequel de sa bonne volonté reconnaît avoir donné, quitté et délaissé par ces présentes, toujours et perpétuellement.

Au profit des pauvres enfants de l'un et l'autre sexe de la paroisse dudit Rumilly, diocèse de Troyes, qui sont et seront en âge et dispositions d'apprendre à lire et à écrire et qui n'auront pas les moyens de payer les mois au maître d'école et maîtresse et d'avoir des livres…”.

Suit l'énumération de diverses terres, vigne etc. objet de la donation.

Les maîtres se succèdent.

“Le 31 décembre est décédée et inhumée le 1er janvier 1707, Nicole Hugot veuve de feu Eustache Ragunde, âgée de 80 ans, inhumée dans la nef, proche la grande porte, es présence de Joachim Degand et René Vauchers, recteur d'école qui ont signé avec Noé Bailly, curé”.(4)

Ce René Vauchers appose ainsi son seing au bas de nombreux actes rédigés par le prêtre. Les signatures de ses successeurs les font connaître, celle de Bourrieux, (1713), celle de Jean Artois, compliquée de lignes enchevêtrées (1719-1724), celle d'Antoine Scavoix, hésitante et malhabile (1725 et 1726), celle de Jean-Baptiste Prunier (1729 à 1732), enluminée d'élégantes arabesques.

Mais pourquoi ne restent-ils pas en poste plus de quelques années ? Ne remplissent-ils pas leur tâche de façon convenable ? Ou leurs rapports avec les fabriciens et le prêtre se dégradent-ils au bout de quelque temps ?

Le manoir-école

1 - Registre de fabrique, p. 13. (1, Voie aux Ânes).

2 - Registres paroissiaux.

3 - Registre du conseil municipal, p. 337. 12 janv. 1880.

4 - Registres paroissiaux.


Vous pourrez lire la suite dans le numéro 47 du Saussinet. Pensez à donner votre adresse mail à visite.rumilly@gmail.com. Vous recevrez directement le Saussinet dans votre boîte ainsi que les informations de Rumilly, Histoire et Patrimoine

Jacky Provence nous fait une remarque au sujet du Saussinet n° 45. Il nous semblait important de le signaler. Merci à lui :

Les chapiteaux du portail de Fouchères représentant le miracle de saint Bernard est une légende locale et n’est pas possible chronologiquement.

Ce miracle est daté de 1150 et le portail des origines de l’église soit fin XIe / début XIIe, aussi les chapiteaux sont bien antérieurs à saint Bernard et à son passage à Fouchères


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