10260   Rumilly-lés-Vaudes

 

LE     SAUSSINET   

 

 

novembre 2011

 

 

N°6

 

Nostalgie du passé

    Il aurait fallu tout garder, tout sauver : maisons anciennes de bois et torchis, pigeonniers, lavoirs, moulins, croix de chemins...

    Il est vrai que bien des témoins du labeur de nos Anciens ont disparu mais... Le village de Rumilly doit, en premier, sauvegarder les deux importants monuments qui sont son image : le Manoir des Tourelles et l’église Saint-Martin, deux édifices importants, classés Monuments Historiques dont l’entretien n’est pas sans occasionner de sérieuses dépenses, ce qui réduit d’autant la possibilité d’entretenir, sinon de rénover, d’autres éléments de son patrimoine.

Aussi essaierons-nous, par la plume et la photo, de conserver le souvenir de ces autres témoins de notre passé.. ..

Les lavoirs

    Autrefois les femmes qui lavaient à Rumilly, munies de leur savon, de leur brosse et de leur taboulo, s’agenouillaient dans leur triolo garni de paille, devant leur planche à laver posée droit devant elles et non de gauche à droite comme on le voit ailleurs.
Que ce soit au lavoir ou bien au bord de la mare, il semble que cette façon de faire ait été celle des laveuses de Rumilly.

 

Nos lavoirs n’existent plus. Que ce soit celui tout en bois et tuiles qui coiffait la deuxième mare de Nicey, aujourd’hui disparu;ou bien celui, dit municipal, érigé au bord de l’Hozain. Celui-là n’a été démoli qu’après que la municipalité ait tenté qu’un artisan puisse l’utiliser pour un dépôt de matériel. L’idée n’en a pas été retenue d’autant que le bâtiment était régulièrement vandalisé : fenêtres cassées, portes forcées, etc.

Sur la mare

 

 

 

 

 

Sans les planches

 C’était pourtant un très beau bâtiment, construit en 1880, en aval de la place de la Bourriquette, actuellement place des Anciens Combattants. Les énormes planches à laver traversaient le bassin dans toute sa largeur. Elles étaient soutenues par un fort bâti métallique que deux énormes écrous à oreilles situés en aval et en amont pouvaient à volonté faire descendre ou remonter afin que les laveuses se trouvent au niveau de l’eau.

 

 

 

 

 

 

Le lavoir
de la Bourriquette
pris dans la glace de l'Hozain

 

altitude au lavoir de Nicey

148.35 m

 

A ce sujet, évoquons de méchantes langues qui ont prétendu que le maire qui l’a fait construire en a choisi l’emplacement pour empêcher que son adversaire, qui habitait la maison de l’autre côté de l’Hozain, ait vue sur la rue montante (dite aujourd”hui de Chaource).

Mais n’était-ce pas là le meilleur endroit qui fût possible ?

 

Antoine II de Vienne

    C’est l’abbé de Molesme qui, après la mort de Pierre Pion en 1549 a voulu, du Manoir, faire sa demeure abbatiale.

    Dans cette intention, il fit plaquer sur les cheminées les médaillons qu’on y voit encore, dont ses armoiries, sur la cheminée est du premier étage, Comme celles de son oncle Antoine Ier,  elles se lisent : “D’ar- gent à l’aigle de sable”.

( Sur un écu en couleurs l’argent est “blanc” et le sable “noir”)..

On voit aussi une aigle mutilée, sculptée sur le chapiteau de l’une des colonnes torsadées du Manoir.

 

 

Un si bel escalier

    Il s’insère dans la tourelle à six pans construite après la guerre de Cent Ans sous l’impulsion de Jean d’Albret dont les armes, mutilées, ornent la porte d’entrée.

Ses 50 marches de 1.80 de large tournent autour d’une colonne centrale ornée en sa partie supérieure de fleurs de lis, croix de Jérusalem et angelots.

Les arcs de soutènement de la voûte s’appuient sur des corbeaux aux figures diverses.

 

Deux portes s’ouvrent là, l’une sur le grenier, une autre permet d’accéder aux marches de l’escalier qui mène au sommet de cette tourelle.

 

Nos vieux mots

beûchote - Petite bûche

béchoiter - Placer tête bêche

béguer - Bégayer

beûyer - Regarder avec curiosité

beûyote - Lucarne

beuourder - Tousser

beuriote -Brouette

beurlauder - Passer son temps en des occupations inutiles

beurlutios -Objets de peu de valeur

bèslos - Jumeaux

 

Journées
du patrimoine 2011

130 visiteurs ont pu, au cours de ces deux journées de septembre, profiter de la présentation détaillée du retable de Jean Colet et de la projection,  en continu, d'un montage vidéo sur la présence des Compagnons au Manoir des Tourelles.

 

L’Hozain ou Rivière d’Oze

    Il faut rappeler qu’en français courant, si les mots « chaire » et « chaise » n’ont pas tout à fait la même signification, ils expriment tous deux une idée de siège, le premier pour ecclésiastique, le second pour chacun d’entre nous.

    De la même façon, en zézayant ou plus exactement par blèsement, on peut penser que Rivière d’Oze ait été à l’origine la rivière d’Ore. “Ore”, de la même famille que oraison, oratoire, lieu de prière.

    La Chapelle d’Oze, commune de Jully-sur-Sarce, entre Rumilly et Lantages, n’abritait-elle pas autrefois un couvent de religieuses dont la vocation était de prier ?