Le Saussinet

n°47

Mai 2015

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

L'école à Rumilly

de 1660 à l’an 2000

2° partie

 

Ce sont probablement les conditions de logement qui les arrêtent. Tel ne semble pas être le cas de René Vauchers qui, venant de Montceaux, se marie en 1696 avec Claude Millon “de la paroisse de Rumilly”. Il trouve par-là un toit pour l'abriter, peut-être même une pièce où faire la classe.

Un bâtiment d'école à Rumilly est un leurre en cette fin du XVIIème siècle, début du XVIIIéme. L'évêque en est averti. En une lettre datée du 5 septembre 1735, il édicte :

“Jacques Bénigne Bossuet, évêque de Troyes, convaincu de la nécessité d'un bon maître d'école et de la difficulté d'en attirer un dans la paroisse de Rumilly faute de logement, ordonnons qu'il soit logé dans la maison de la fabrique provenant du legs de Françoise et Nicole Morée et, à cet effet, d'employer aux  réparations de la dite maison, la somme de 60 livres léguée par Nicolas Coffinet”. (5)

l'école des soeurs

Malgré cette haute autorisation, la maison Morée ne convient pas. Le curé Henrion, qui succède à Noé Bailly la rachète et la loue pour “l'entretien d'une maîtresse d'école”. On souhaite, en 1749, qu'il en soit construite une “plus proche de l'église”. (6)

Une école pour les filles ?

Il semble qu'à cette date deux écoles, tout au moins deux lieux d'enseignement, cohabitent à Rumilly, une école de garçons dont nous connaissons ceux qui, jusqu'ici, l'ont dirigée et une autre, de filles qui est conduite, en 1749, par Thomasse Le Gras.

Deux lieux, deux maisons d'école ? Rien n'est moins sûr car, dans une délibération du conseil de fabrique du 25 mars de cette même année 1749, il est indiqué, pour au moins l'une d'elle : “que cette paroisse n'en ayant point jusqu'à présent, elle est obligée d'en louer tous les ans et, le plus souvent fort éloignée de l'église” (7) que le curé ne peut donc surveiller de façon permanente et associer aux cérémonies religieuses.

Une heureuse issue se prépare. Le 29 juin 1756, à la sortie de la messe, devant, probablement, les habitants rassemblés, Claude Paupe cède, pour l'établissement d'une école de filles, un terrain vis à vis du cimetière, aboutissant à la ruelle du Moutier. Ce généreux donateur meurt en 1768 après que le curé Henrion eut fait construire, avec l'aide des habitants, cette école tant désirée et attendue. Mais la femme de Claude Paupe n'est pas d'accord ; elle prétend à la nullité de la cession du terrain.

L'ancienne école de Rumilly

Le curé Henrion est obligé de transiger ; par acte du 27 janvier 1769 passé devant Maître Clément, notaire à Chappes, il cède d'autres pièces de terre à celle qui s'insurge ainsi.

Que de soucis pour ce pauvre prêtre dont on sait qu'il nourrit la maîtresse d'école et désire rechercher, pour ce faire, une nouvelle source de revenus.

Construction d'une maison d'école.

Elle est la première de celle que connaîtra Rumilly.

Les habitants assureront les charrois de pierre et de bois. Louis Simonnet, maître maçon à Chappes en fait le devis le 8 avril 1749. Elle aura : (8)

“Trois pieds de profondeur pour les fondements jusqu'à la hauteur de 14 pieds. Deux cheminées aux deux bouts du bâtiment, prises dans le mur.

Un four pratiqué dans le coin d'une des dites cheminées.

Un petit cabinet dont les murs auront 5 pieds et demi de hauteur du rez-de-chaussée, sur 6 pieds de largeur et 15 de longueur y compris le four.

Un appentis derrière la maison de 20 pieds de longueur sur 9 pieds ½ de largeur et 3 à 4 pieds de hauteur. A l'endroit et au lieu d'une des croisées de la chambre où sera le four, on pratiquera une place pour y mettre un petit seiller ou lavoir”.

Il est prévu : “de faire le palesonage et torchis des cloisons tant de la maison que de l'appentis, carreler, faire des croisées et une porte d'entrée et de communication, tant pour la maison que pour le cabinet et appentis, renduit en dedans et en dehors.

Les murs de ladite maison auront 40 pieds de longueur en sorte que les chambres auront 18 pieds en dedans oeuvre”.

Ce bâtiment d'école comporte donc, en 1749, deux pièces principales dont l'une, avec le “seiller” sert de logement au maître. L'autre, tout en faisant partie de ce même logement, permet d'y recevoir les élèves, garçons ou filles.

le Manoir-école en 1906

5 - Registre de fabrique.

6 - Registre de fabrique page. 113

7 -Registre de fabrique.

8 - Registre de fabrique (16, Route de Chaource)


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