Le Saussinet

n°48

Juin 2015

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

L'école à Rumilly

de 1660 à l’an 2000

3° partie

 

Le contrat.

La maison d'école construite, le maître peut être assuré d'y être logé. Encore faut-il qu'il soit agréé et attaché au village par un contrat rédigé en bonne et due forme.

Après que Jean-Baptiste Hamet eut succédé à Jean-Baptiste Prunier, en 1741, ce sont Edme Gatelier (1752-1758) puis Pierre Sardin (1758- 1772) et Étienne Chaurneaut qui exercent à Rumilly. (9)

Avec le contrat passé le dimanche 23 avril 1752, il nous est possible de connaître ce qui est demandé au maître d'école et, en retour, ce qu'on lui promet. (10)

“Le jour susdit, les habitants de la paroisse de Rumilly, au sortir de la messe, s'étant assemblés par devant nous Edme Jolly, lieutenant en la prévôté dudit lieu, étant assisté d'Edme Charles Mignaut, greffier en ladite prévôté pour le quartier qui appartient à Sa Majesté que nous avons pris pour commis greffier pour l'absence de l'ordinaire, duquel nous avons pris le serment.

Le syndic desdits habitants, en leur présence, nous a prié et requis de vouloir bien passer acte à Edme Gatelier, maître d'école de ladite paroisse, pour 3 années et plus qui ont commencé le 1er mars de la présente année 1752 et s'obligent de lui payer par chacun an pour ses gages savoir : les laboureurs un demi-boisseau de bled froment et un demi-boisseau de seigle, et les demi-laboureurs c'est-à-dire ceux qui labourent depuis 5 jusqu'à 10 arpents, lui paieront un demi-boisseau de bled-méteil, le tout bon grain loyal et marchand à l'ancienne mesure. Les manouvriers paieront chacun 12 sols, les femmes veuves 6 sols, qui seront levés à la diligence du syndic pour être remis au dit Gatelier moitié au bout de 6 mois, l'autre moitié à la fin de chaque année”.

En contrepartie, le maître a pour obligations d'occuper la maison d'école, de cultiver à son profit le jardin contigu et 8 cordes de vigne. Il est exempt de tous impôt, corvée et “autres affaires et charges de communauté”. On lui permet même de faire ensemencer deux arpents de grain, s'il le juge à propos.

Le manoir école en 1906

Il doit recevoir en plus, (mais rien n'indique si c'est le syndic qui doit collecter ces ajouts à son salaire) 8 sols par mois pour les enfants qui apprennent à écrire, l'arithmétique et le plain-chant, 6 sols pour ceux qui lisent en français et en latin et seulement 4 sols pour ceux qui n'en sont qu'à l'alphabet.

Par ailleurs, en même temps qu'attaché à son école il est aussi lié à l'église et au clergé. (10) Il recevra, pour ce complément de service, 20 sols pour assistance à un mariage, 15 sols pour un enterrement avec messe et 5 sols pour l'inhumation d'un enfant, sauf si on chante la messe ; dans ce dernier cas, il recevra 10 sols. Il lui est encore précisé la façon dont il devra suivre tant le rythme des cérémonies religieuses que la conduite de son enseignement.

Savoir, dans l'ordre. Assister M. le curé tant dans l'administration des sacrements qu'à l'office divin. Sonner l'angélus, matin, midi et soir, sonner les nuées (en temps d'orage, pour éloigner la foudre), les offices et le catéchisme. Entretenir la maison (d'école) de toutes les réparations sauf les grosses. Cultiver le jardin et la vigne. Replanter les haies vives et les arbres, là où il en manquera. Nettoyer les dalles des chapelles au moins une fois le mois. Dans le temps des neiges, avoir le soin d'ôter toutes celles qui seraient sur les voûtes et les toits. Avoir soin de bien conduire l'horloge, de fournir l'huile nécessaire pour le (sic) graisser de temps en temps. (Cette horloge se trouve dans le campanile qui s'élève au-dessus du transept de l'église). De faire gratis l'école les fêtes et les dimanches.

Il s'engage enfin à ne pas s'absenter sans l'autorisation de M. le curé “tout pendant qu'il y sera maître d'école”.

Le manoir école avant 1905

En 1758, le mercredi 5 avril, c'est à Louis Charlot, prévôt que les habitants et le syndic demandent, après “s'être assemblés au sortir de la messe au sujet d'un maître d'école”, qu'un acte soit passé avec Pierre Sardin, le nouveau titulaire du poste. (11)

Le 8 avril 1759, sur la demande du curé Henrion, les marguilliers consentent à ce que soient affectées “pour l'instruction gratuite des enfants (pauvres) 8 cordes de terre appartenant à la fabrique et qu'il sera loisible au sieur curé de les réunir aux autres biens qu'il destine pour l'éducation des enfants et de les louer ensemble pour, le revenu être employé à cette bonne oeuvre”.(12)


5 - Registre de fabrique.

6 - Registre de fabrique page. 113

7 -Registre de fabrique.

8 - Registre de fabrique (16, Route de Chaource)

Vous pourrez lire la suite dans le numéro 49 du Saussinet. Pensez à donner votre adresse mail à visite.rumilly@gmail.com : vous recevrez directement le Saussinet dans votre boîte ainsi que les informations de Rumilly, Histoire et Patrimoine


Retrouvez  le SAUSSINET

au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes

et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr