Le Saussinet

51

Septembre 2015

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

L'école à Rumilly

de 1660 à l’an 2000

6° partie

En 1811, on redoute la ruine de “la maison commune servant à la tenue des écoles qui depuis nombre d'années a été négligée”.

Mal logé et de plus, mal rémunéré, Edme Théroine abdique. (32) Il déclare que “n'étant payé que par un petit nombre d'habitants, ce qui le met dans l'impossibilité d'avoir les premiers aliments de la vie, il fait de bon coeur et de plein gré sa démission d'instituteur” Il demande au maire “de bien vouloir l'appuyer en faisant part aux habitants de lui payer les années précédentes ainsi que celle qui vient d'échoir”.

Le maire Frappier accepte, le 28 novembre 1816, la démission d'E. Théroine.

L'année suivante, le sieur Hubert Berthin prend la suite. (33) Il est tenu aux mêmes charges qu'ont connues les maîtres qui l'ont précédé avec, en plus “mesurer les terres de ceux qui en auront besoin”. Il est vrai qu'il occupe aussi le poste de secrétaire de mairie. (34)

Quand il démissionne, en 1831, (35) après que deux candidats se sont retirés, c'est Jean-Pierre Villain qui est agréé par le Centre d'Instruction primaire de Bar-sur-Seine.

“Je soussigné Jean-Pierre Villain, nommé instituteur de la commune de Rumilly-lés-Vaudes, après avoir pris communication de la délibération du conseil du 2 mai dernier contenant les engagements et obligations arrêtés et convenus entre le conseil et le sieur Joffroi instituteur à Villemorien et qui s'était présenté pour remplir la même place à Rumilly à laquelle le comité de Bar avait refusé de l'admettre, déclare accepter toutes les conditions et engagements, comme s'ils étaient transcrits de nouveau. A Rumilly le 20 novembre 1831”. (36)

Après 7 articles quasi répétés des obligations au service du prêtre et de l'église, un huitième aborde directement et pour la première fois la pédagogie “Le mode d'enseignement mutuel pourra être adopté”. (36)

Des progrès certains.

La maison d'école nécessite toujours d'importantes réparations. En 1833, on les reporte après que les travaux sur la rivière Hozain auront été réalisés.

En 1834, une somme de 1500 francs est votée “pour réparer et assainir l'école qui est en très mauvais état” et, comme elle ne suffira pas, compte-tenu de l'importance des restaurations à effectuer, on sollicite une aide du gouvernement. (37)

On note un net progrès dans la façon dont doit être rémunéré le maître d'école ; dans son traitement figure maintenant une somme fixe, mensuelle que, jusqu'ici, n'a perçue aucun des instituteurs précédents. C'est un progrès certain.

”Traitement mensuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .300 F

Un franc par ménage et un boisseau de blé par chaque laboureur, estimés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .250 F

Deux arpents 14 cordes de terre, 120 cordes de pré et 25 cordes de vigne, revenu de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 F

Rétribution mensuelle : 1ère classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75 centimes

2ème classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 c.

3ème classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 c. " (38)

Vingt élèves indigents doivent être instruits gratuitement, “au choix de M. le curé, comme récompense à accorder par lui à ceux qui paraîtront répondre le mieux à l'instruction religieuse, base première de l'éducation et seule garante de l'Ordre Social”. Ces précisions datent du 14 novembre 1841 où on note que le conseil renonce à son droit de choisir les élèves à inscrire gratuitement. (39)

Le revenu de la donation Bailly devrait compenser l'obligation faite à l'instituteur de recevoir 20 enfants pauvres mais celui-ci a déjà fait remarquer, en 1836, (40) que la somme qui lui est dévolue, et qui figure pour 50 F dans son traitement, n'est que le produit d'une fondation de bienfaisance qui lui est “plus onéreuse que profitable”.

La liste de ces enfants pour l'année 1843 comprend des élèves de 4 à 14 ans dont les parents sont manouvriers, coupeurs au bois, vachers, équareurs.
Il y a un charbonnier, un scieur de long, un cultivateur, un compagnon maréchal, une veuve et un indigent. Certains de ces enfants sont, infirmes ou encore enfants naturels ou de concubinage. L'un d'eux est placé à Rumilly par l'hospice.

Une nouvelle maison d'école.

En 1837, le conseil constate que “la maison d'école ne peut recevoir tous les enfants”. (41) Elle sert en même temps de maison commune.

En 1841, alors que 7 ans se sont écoulés sans réparation aucune, on pense à “la construction à neuf d'une maison d'école sur la rue et non à l'emplacement qu'elle occupe”. Le devis du projet en est de 9000 F, qui seront trouvés grâce à la vente de bois communaux. Les travaux devront commencer au printemps 1842. (42)

Le 13 mars 1844 a lieu la réception de la nouvelle maison d'école. Elle aura coûté 10290,62 F plus 914,81 F pour le mobilier scolaire et l'enlèvement des terres. En 1846, elle accueille 90 élèves.

L’école, place François Mothré

 

Nous connaissons ce bâtiment sis place François Mothré, dont les deux pignons font face à la rue et encadrent les fenêtres du premier étage et le vestibule du rez-de-chaussée auquel on accède par un escalier double. Ce vestibule ne sera fermé et vitré, qu'en 1883. (43)

Dans l'appartement est intégré un four à pain. Une classe est prévue, détachée du bâtiment qu'elle jouxte en son arrière.

Comme le sol de la cour n'est guère plan, les élèves devront descendre deux marches en entrant. Une classe qu'on n'abandonnera qu'en 1957, après plus de 100 ans de bons services.


Notes :

32 - C.M. 28 nov. 1816.

33 - C.M., p. 51. 15 août 1817.

34 - État civil 1809. Naissance de son fils.

35 - C.M., 2 mai 1831.

36 - C.M

37 - C.M. 7 avril 1834.

 

38 - C.M. 10 août 1833

39 - C.M.

40 - C.M. 6 juin 1836

41 - C.M. 19 sept. 1837

42 C.M. 3 oct. 1841

43 - CM., p. 116. Avec des portes en chêne.

 


Plantain

Lorsque enfant, j’avais été écorché par quelque épine ou qu’un insecte m’avait piqué, mon grand-père me faisait choisir une feuille de plantain, du plantain lancéolé uniquement, me demandait de la malaxer entre mes doigts de façon à ce qu’en sorte un jus noirâtre que je devais appliquer sur la partie douloureuse de ma peau. Et j’en éprouvais de suite soulagement.

De là mon interrogation sur la présence du plantain, notamment sur le retable de Rumilly, de ce plantain que la tradition populaire a surnommé le « guérit tout ».

Ne pourrait-on voir dans ce symbole, appelons-le ainsi, comme un antidote à la douleur de la scène de la crucifixion ? La plante qui guérit tout, serait là pour atténuer le tragique de la mort du Christ.

On a dit que le plantain accompagnait certaines représentations de ce type. Quelque historien se penchera-t-il sur la question ?


Vous pourrez lire la suite dans le numéro 50 du Saussinet. Pensez à donner votre adresse mail à visite.rumilly@gmail.com : vous recevrez directement le Saussinet dans votre boîte ainsi que les informations de Rumilly, Histoire et Patrimoine


Retrouvez  le SAUSSINET

au Café-Restaurant du Manoir à Rumilly-lés-Vaudes

et  sur le site internet : http://jean.daunay.free.fr