C’est la tradition qui nous l’apprend. Du manoir des Tourelles, à Rumilly-lés-Vaudes, partent quatre souterrains.

Le premier le relie à l’église Saint-Martin, le second s’en va jusqu’à la Grange aux Dîmes sur la route de Saint-Parres, un autre rejoint la ferme aux Rats au carrefour de la route de Fouchères et le dernier permet de gagner le château de Chappes, de l’autre côté de la Seine, à quatre kilomètres de là.

Les Anciens sont affirmatifs, en particulier ceux qui ont connu le temps où c’est avec des chevaux qu’on rentrait la moisson. On savait en ce temps-là comment repérer l’endroit où passait le souterrain grâce au bruit sourd, comme en écho, qu’on entendait au passage de la voiture chargée de blé. Même en hiver, on remarquait la façon dont la neige fondait plus vite qu’aux alentours, tout le long du parcours supposé du souterrain.

Au dire des plus vieux, eux-mêmes y seraient descendus, s’y seraient avancés mais n’auraient pas persévéré, craignant un effondrement de la voûte. Depuis lors, bien évidemment, les entrées auraient été murées.

Jouxtant la porte d’entrée, à notre droite, s’amorce un petit couloir dans lequel, pour y pénétrer, il faut se baisser jusqu’à pratiquement se courber en deux tellement il est bas de voûte. La direction que prend ce boyau peut laisser croire qu’il conduit vers la ferme aux Rats ou bien encore vers l’église.

En l’église, justement, chacun sait que, dans la chapelle de la Vierge, sous la marche d’autel, se trouve un escalier. En descendre les quelques degrés nous conduit en un réduit obscur qui fait cave sous la sacristie.

Compte tenu du couloir observé dans la cave du manoir, étant donné cet escalier qui nous mène sous le sol de l’église, il apparaît logique à première vue qu’un souterrain puisse exister qui, comme la tradition l’affirme, relie le manoir à l’église.

A mieux explorer, on ne trouve dans ce caveau, sous l’autel de la Vierge, aucune ouverture qui semble avoir été murée. Il apparaît en fait qu’il n’y ait là, rien d’autre qu’une crypte, telle qu’on en aménageait autrefois, en ces temps troublés par d’incessantes guerres, pour y mettre à l’abri du pillage les vases sacrés.

(à suivre dans le prochain Saussinet ...)

Madame Laurence Guilloux nous fait part des recherches qu’elle a pu faire concernant la présence d’instituteurs à Rumilly :