Le Saussinet n°64

Octobre 2016

10260 - Rumilly-lés-Vaudes

Rumilly lés Vaudes,

son manoir,

son église et ses mécènes (Partie III)

 

 

Les apôtres de Rumilly lés Vaudes : Les piliers de l’Église

Geneviève Bresc-Bautier donne le Credo des apôtres. Les apôtres de Rumilly lés Vaudes : les piliers de l'Eglise.

 

Elle note dans son texte : Les apôtres, après la Pentecôte, habités par l'Esprit Saint, auraient composé le Credo avant de se disperser.

Elle donne chaque verset pour chacun des apôtres. Si des cortèges apostoliques sont fréquents sur des vitraux, il est exceptionnel de trouver cet ensemble appliqué à des piliers afin de monter l'aspect religieux de cette disposition.

Elle souligne que Jean Colet a voulu que les apôtres, piliers de l'Eglise, soient apposés aux piliers de l'église avec le Christ lui-même au centre (sur le trumeau du portail).

L'historienne se réfère à d'autres ensembles plus anciens tel celui de la Sainte Chapelle de Saint Louis, la Cathédrale de Cologne, la Cathédrale de Saint Nazaire, etc. La comparaison, ou plutôt la référence, est quand même d'importance et flatteuse.

Geneviève Bresc-Bautier note qu'au XVIe siècle, il y a eu un âge d'or pour les cortèges apostoliques, Chapelle privé de Vic le Comte, collégiale Saint Maurice d'Orion, Grignon… De même, Jean Colet veut perpétrer l'idéal de la Sainte Chapelle. Mais il bouscule l'ordre traditionnel.

Si Pierre, portant d'énormes clefs, est toujours le premier, ce n'est pas André qui fait figure de second, mais Jean, le patron du donateur avec les traits de Jean Colet. Rumilly montre les conceptions de l'official de Troyes et de son catéchisme en image.

Calice de Saint Jean

 

Le dais de l’archange Gabriel

 

 

Les vitraux de Saint Martin

Danielle Minois s'attache, quant à elle, à décrire les vitraux de l'église Saint Martin. Comme Florian Meunier, elle montre la précision de datation des vitraux.

Imaginons que les intempéries, accidents, incendies n'aient pas abîmé nos vitraux, nos rosaces. Toutes les baies, y compris celles du clocher dans les parties supérieures, seraient garnies de vitraux de couleurs et historiées.

Dans l'église, même les restaurations sont extrêmement bien datées. La dépose des vitraux lors de la guerre de 1939-1945 et la repose vers 1950 ne les ont pas altérés. L'historienne reprend chaque baie et souligne leur importance iconographique.

Le procès en Paradis

Sur la baie 102 de 1531, elle précise l'empreinte des pieds du Christ sur le Mont des Oliviers où l'on voit la fin de l'Ascension. Une magnifique Charité de Saint Martin occupe la verrière 104.

La 106 offre Saint Jean-Baptiste et les armoiries des Colet.

La baie 108, incomplète, montre une Sainte Catherine.

On se reporte de suite sur la grande verrière du transept sud. Le Procès en Paradis offert par Jean Colet. Apothéose qui mérite à elle seule de venir à Rumilly. Vitrail monté en Mystère, les personnages la Trinité en haut, transmettent leurs décisions aux Vertus, dans le ciel couleur or. Les Vertus, réconciliées, sur terre, de couleur bleu, retransmettent le message.

L'Annonciation fait partie du registre médian ainsi que le Messie venu sur terre.

Dans le registre inférieur en vert, se trouvent les âmes qui attendent cette venue afin d'être délivrées ?

Les phylactères traduits par le Chanoine Lalore font partie des archives de Jean Daunay qui les a aimablement prêtées à Danielle Minois. L'historienne note la cohérence de l'iconographie et son programme conçu certainement par Jean Colet.

 

La charité de Saint-Martin


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